Chers membres,

La Commission Sportive vous propose un nouveau rendez-vous dans la Newsletter, qui vous fera (re)découvrir certaines règles de golf. Le principe est de répondre à des situations vécues, pour lesquelles vous auriez pu vous poser des questions quant à ce qui il est possible (ou pas) de faire.

Pour ce 1er rendez-vous, je vous propose de revenir sur un fait de jeu qui a secoué le monde des réseaux sociaux le week-end passé.

Pourquoi Patrick Reed a-t-il bénéficié d’un dégagement gratuit au trou 10 à Torrey Pines ?

En arrivant sur sa balle, le joueur fait référence à la règle R 16.3 – Balle enfoncée.

Pour être considérée comme enfoncée, deux conditions sont nécessaires :

– 1. La balle doit reposer dans la zone générale (ce qui inclut le rough et les avants greens en plus du fairway)

– 2. Elle doit être enfoncée dans son propre impact. Pour cette 2ème condition, on détermine que la balle est enfoncée, uniquement si elle est dans l’impact qu’elle a elle-même provoqué en retombant après avoir volé et en déformant le « sol », donc s’il y a un creux dans la terre, (ou dans du sable uniquement sur le fairway). Un impact créé dans de l’herbe ou dans tout autre plante ne suffit pas.

A noter qu’il n’est pas impossible qu’une balle ayant rebondi puisse provoquer un impact lorsqu’elle retombe une deuxième fois sur un sol assez mou.

En arrivant sur sa balle, Patrick Reed demande donc à ses partenaires et à l’éclaireur si sa balle a rebondi. Il ne pouvait apprécier cela depuis l’endroit d’où le dernier coup avait été joué. Ces derniers l’informent qu’ils n’ont pas vu de rebond. Reed retrouve sa balle dans le rough, et pour vérifier si sa balle est dans son impact, il la relève après l’avoir marquée. Ce faisant, il procède selon la R 16.4 qui stipule que le joueur peut relever la balle après l’avoir marquée, pour voir si le dégagement est autorisé. Toujours en application de la R 16.4, n’ayant pas le droit de la nettoyer tant qu’il n’a pas le droit au dégagement, il ne la met pas dans sa poche mais la pose sur le sol et appelle un arbitre

Après avoir écouté les explications de Reed, l’arbitre vérifie avec son doigt que le sol a été déformé à l’endroit que Reed avait marqué et lui accorde le dégagement sans pénalité. La R16.3b précise que le dégagement consiste à dropper une balle dans une zone de dégagement (dans la zone générale, pas plus près du trou que le point de référence) d’une longueur de club (le plus long du sac), centré sur le point de référence qui est l’emplacement juste derrière celui où la balle est enfoncée. Le joueur peut dropper sa balle d’origine ou une autre balle.

Précisons que si la balle, par exemple, avait atterri sur un sol mou, avant le green puis rebondit en faisant un impact dont elle ressort mais que le backspin la fait revenir en arrière dans cet impact, l’interprétation 16.3a(2)/1 permet de conclure raisonnablement qu’elle est dans son propre impact. Le dégagement selon la règle 16.3 est autorisé.

La polémique vient du fait que Patrick Reed est parfois coquin, ou présumé comme tel, avec les règles, et que certaines vidéos montrent un rebond. L’arbitre reste seul juge et sa décision est sans appel.

Je vous invite à envoyer vos questions, les faits de jeu pour lesquels vous avez des interrogations, je me ferai un plaisir d’y répondre dans ce billet.

Stéphane BONNAUD